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  • Photo du rédacteurBenoit Douziech

C'est quoi le groove ?

Dernière mise à jour : 13 sept. 2022


2 bonnes raisons de lire cet article :


- En tant que mélomane,

mieux apprécier ce que vous écoutez.


- En tant que batteur,

apprenez à groover.


Vous avez probablement déjà entendu ce genre de phrase : « Quelle tuerie, ce son, ça groove à mort ! » ou encore : « Il groove pas une cacahuète, ce groupe ! » (oui, ce n’est pas la meilleure expression au monde, mais je l'ai entendue plus d'une fois !). Alors, qu’est ce qui fait que telle musique groove et telle autre ne groove pas ?



Pour éviter les malentendus, clarifions d’emblée deux choses :


- Le groove n’est pas un style musical. Le mot est vendeur, il sonne bien. Par conséquent, il est souvent collé comme étiquette pour qualifier certaines musiques ou classifier des artistes. Ce n’est que du marketing. Donc, on oublie.


- Il faut différencier "un groove" et "groover". Un groove, aussi appelé "une rythmique", est un rythme joué en boucle par un batteur ou une section rythmique. Le verbe "groover", quant à lui, signifie… eh bien c’est ce que nous allons voir dans la suite de cet article.





Sur Wikipedia, on peut lire cet extrait qui exprime assez bien, selon moi, la notion de groove :

Le groove, chez les musiciens, donne un « état » indéfinissable de la musique, qui peut signifier un moment un peu « magique », de grâce, où celle-ci « décolle » rythmiquement ; on peut le rapprocher du swing en jazz, du duende en flamenco ou du tarab en musique arabe, chaque style de musique ayant son vocabulaire pour désigner cet état que personne n'arrive à définir clairement, mais que de nombreux artistes (et mélomanes) arrivent à ressentir.


Comment savoir si ça groove ?



C'est simple : si la musique vous donne envie de bouger (vos orteils, votre tête ou votre corps dans son ensemble – on appelle ça la danse ;-), c’est que ça groove au moins un peu. Si vous ressentez comme un feu d’artifice dans votre crâne, une sorte d’extase, l’envie irrépressible de vous lever, de balancer les hanches et onduler le corps, alors c’est que ça groove sévère, du moins pour vous.


Gru ---> groo ---> groo-ve ?


OK, c'est sympa tout ça, mais c'est le point de vue de l'auditeur. Moi, je suis celui qui joue et j'aimerais bien savoir comment m'y prendre pour provoquer ce genre de réaction quand je joue ! Alors...



Comment se crée le groove ?


Plutôt que de me lancer dans une longue explication, je vais laisser la parole à Florent Garcia, un musicien, pédagogue et youtubeur, qui a réalisé une excellente vidéo où il arrive à théoriser le groove de manière claire et précise. Pourtant, le groove appartient au domaine du sensible, comme nous l'avons vu dans l'extrait de la page Wikipedia. Ce n’est pas une notion objective et figée comme le serait une notion de théorie musicale. Non, le groove est subjectif. Le groove se ressent. C’est d'ailleurs ce qui rend le sujet passionnant !


Malgré tout, pour que ça groove, il y a un savoir-faire de base, indispensable, sans lequel groover sera tout bonnement impossible. Ce "savoir-faire de base" est quantifiable, on peut le définir objectivement. En d'autres termes :


groover, ça s’apprend !


Voici la présentation des éléments de base qui constituent le groove. Regardez la vidéo et on se retrouve juste après, un peu plus bas, pour un complément d’explications et quelques références à écouter pour approcher le groove d'un peu plus près.



 

Alors, comprenez-vous un peu plus précisément la notion de groove, maintenant ?


Je me permets d'apporter ici une précision au sujet de "l'imperfection parfaite" dont il est question dans la vidéo (à 12'00''). En effet, Florent parle de deux concepts en même temps qui méritent d'être clarifiés :

1- jouer derrière / fond de temps / laid-back d'une part, et...

2- le swing léger / swing brésilien ou comme il dit : la « légère syncopation » (cette frontière floue entre binaire et ternaire).


Il ne faut pas confondre ces deux façons de jouer. En effet, "jouer derrière" n’est possible que par rapport à un autre instrument qui, lui, "joue dessus"... à la différence de la syncopation légère qui concerne l’instrument de manière individuelle : ce que Florent montre ici (à 14'00'') est une manière de swinguer les subdivisions du temps, pour un rendu plus organique (en opposition à "mécanique").


Mais Florent n’a pas tout à fait tort : "jouer fond de temps" et "le swing léger" - bien qu'étant deux idées différentes - sont souvent assemblées (cf. les exemples musicaux "La batterie joue fond de temps" dans la playlist qui groove).


Maintenant que nous avons défini ce qu'est le groove, il est temps de passer...



...De la théorie à la pratique !




Concrètement, voici ce que nous pouvons retenir de ce que nous avons appris jusqu'ici :


1 - Pour groover, il faut avant tout avoir une très

bonne maîtrise du tempo : savoir jouer au click est une base, mais surtout : savoir tenir un tempo sans l’aide du click.



Comment y arriver ?


Pas de mystère ici et pas trente six solutions : travaillez au click le plus souvent possible. C'est une question "d'heures de vol". Allez-y méthodiquement au début : faites jouer à votre métronome les subdivisions (doubles-croches, croches)... puis enlevez-les (le métronome marque les noires). Plus tard, vous le ferez jouer à la blanche (un 'click' tous les 2 temps), à la ronde (un 'click' tous les 4 temps)...



2 - Le groove naît de la répétition. Il faut être capable de répéter à l’exact identique une rythmique, imprécisions rythmiques et nuances comprises.


Comment y arriver ?


- plus vous jouerez détendu et souple, plus vos mouvements seront naturels. Vous arriverez alors à jouer de manière constante (tempo, dynamiques, placement rythmique…).

- pensez à la ‘’mémoire procédurale’’ (la mémoire qu'on utilise pour réaliser des actions de manière automatique, comme marcher, manger ou faire du vélo) : répétez jusqu’à ce que les mouvements deviennent automatiques, presque inconscients. Donc... répétez souvent !



3 - Jouez vos rythmiques (et vos fills) avec des nuances. Écoutez attentivement les rythmiques de batteurs qui groovent (1) : vous pourrez entendre le plus souvent deux niveaux sonores pour le charley ou la ride, deux ou trois niveaux pour la caisse claire (ghost-notes, peau, rim shot) et deux niveaux pour la grosse caisse.

Comment y arriver ?


Voici un excellent exercice pour travailler le contrôle des nuances, élément par élément :

Jouez une rythmique avec grosse caisse, caisse claire et charley.

- Commencez à jouer tout dans la nuance 'piano'

- Jouez 'fort' un seul des trois éléments, par exemple le charley. Attention, les deux autres doivent rester 'piano' !

- Changez l'élément qui joue 'fort' (mettons : la caisse claire). Grosse caisse et charley doivent être joués 'piano'.

- Faites de même avec le troisième élément...



Et enfin... du bon groove à écouter :)))

Des musiques qui groovent, il en existe des millions. Dans cette playlist spéciale 'groove', j'ai choisi de vous faire écouter deux placements rythmiques particuliers qui ont été évoqués plus tôt :

  • le jeu "laid-back" ou "fond de temps" (léger retard par rapport à la pulse)

  • le jeu "en avant" (légère avance par rapport à la pulse)

Mais aussi un batteur unanimement reconnu comme un grand maître du groove : Steve Gadd.


Pour une bonne dose de kiff grooooooooooovy, rendez-vous sur :





BONUS


Un batteur avec du groove qui circule dans ses veines :


Steve Gadd


Écoutez ces rythmiques de Steve Gadd, un batteur unanimement reconnu comme étant un grand maître du groove. Il a enregistré une sélection de grooves dans différents styles et tempos, en solo.





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