LE GUIDE DE L’ÉLÈVE
Boostez vos progrès à la batterie
La motivation
Et bien voilà ! Vous êtes enfin inscrit(e) à un cours de batterie, vous avez votre instrument chez vous, une paire de baguettes, ainsi que tout l’équipement utile…
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Vous avez déjà suivi quelques cours, entrevu un petit coin de l'immense étendue que représente l’art du rythme. Vous avez bien classé les fiches d’exercices données par votre professeur et bien écouté en cours. Vous vous êtes même entrainé chez vous entre deux cours, c’est pour dire ! Tous les jours !!! Bon, ok : presque tous les jours.
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D’ailleurs, ça paye : vous êtes capable de jouer quelques rythmes sympas. Vous ne vous imaginiez pas capable de faire ça, il y a quelques semaines.
Puis une petite voix se fait entendre dans votre tête :
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« ...Mais bon, pas exceptionnels non plus, les rythmes. Pas très assurés, en plus. Sans parler de ce satané tempo qui bouge !… Peut-être qu’avec plus de métronome… ou avec plus de travail… beaucoup plus de travail… » …
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« Mince ! C’est pas facile, la batterie, finalement. »
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« Et l'intro de batterie de John Bonham dans When The Levee Breaks, le solo de Joe Morello dans Take Five, le fameux shuffle de Jeff Porcaro dans Rosanna... Et ce groove incroyable de Steve Gadd sur Fifty Ways To Leave Your Lover (1)... ceux-là mêmes qui m’ont fait aimer et choisir la batterie, c’est pas demain la veille que je saurai les jouer ! »
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« ...Sans compter que la semaine prochaine, c’est une semaine de contrôles à l’école. Je n’aurai pas le temps de bosser ma batterie. »
Cette petite voix qui tente de grignoter votre confiance et votre motivation, qui vous sape le moral, on l’a tous entendue à un moment ou à un autre. C’est normal. Notre motivation a quelques ennemis naturels qu’il faudra combattre ou tout au moins apprendre à contourner.
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En réalité, notre motivation a UN ennemi et un seul. Tout le reste ne sont que des excuses pour remettre à plus tard ce qu’on pourrait faire aujourd’hui. Je ne me pose pas en moralisateur en disant ça. Moi aussi, j’ai régulièrement mon lot d’ "excuses" pour remettre à plus tard…
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Donc, votre motivation possède un ennemi. Avant de nommer clairement cet ennemi, permettez-moi de citer Sénèque (un philosophe de l’Antiquité) pour vous donner un indice :
« Il n'est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va. »
...Que l’on pourrait paraphraser de manière un peu moins classe en disant :
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« Si tu ne sais pas où tu vas, mon p'tit pote, tu ne risques pas d’arriver ! »
Qu’est-ce à dire, très cher ? Eh bien tout simplement que si tu n'as pas de but, tu n’auras pas de réussite dans ce que tu entreprendras.
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Fin de l’introduction de cet article.
D’accord, elle est un peu longue...
Presque la moitié de l’article, en fait ;-)
Nous avons donc identifié l’ennemi de votre motivation : l’absence de but.
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Dès lors, quelle sera la meilleure arme contre cet intrus gênant qui provoque en vous la démotivation ?… Oui, je sens que vous avez la réponse sur le bout de la langue... Un petit effort…
Mais oui !!!
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AVOIR UN BUT, UN PROJET !
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Là voici, la super arme anti-démotivation :))))
Alors…
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Quel est votre projet ?
Bon, j'aperçois bon nombre de regards hagards et de sourcils froncés. « C’est vrai, au fait… qu’est ce qui m’a motivé à apprendre la batterie ? » vous dites-vous peut-être.
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Que vous ayez ou pas la réponse à cette question pour le moment, nous allons faire un petit tour des projets qui pourraient vous motiver. Nous verrons à cette occasion que tous les projets ne se valent pas.
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Posons nos baguettes quelques minutes et prenons le temps de réfléchir à cette histoire de projet...
Pour être motivant, votre projet doit avant tout être réalisable. C’est-à-dire que vous devez pouvoir vous imaginer, concrètement, avoir atteint votre but.
Pour cela, ne visez pas un projet trop ambitieux ou trop lointain, ce serait contre-productif.
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Exemple : « Je vais devenir le meilleur batteur au monde ».
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Évitez également les projets mal définis, trop flous - non, je n'ai pas dit "trop fous" ;-)
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Exemple : « Je vais devenir un bon batteur ».
OK, voici un projet qui vous honore ! Mais c’est quoi, exactement, un bon batteur ? Et "bon" à quel point ?… Pas assez précis, ça ne marchera pas.
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Évitez tout autant les projets où vous n’êtes pas directement concerné(e) :
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Exemple : « Je vais travailler pour faire plaisir à papa / maman / mon professeur / mon grand-père qui rêvait d’être musicien / pour faire comme ma sœur » (rayez les mentions inutiles).
Il s’agit de VOUS et de personne d’autre ! Votre projet doit être un projet personnel. Autrement, la motivation ne tiendra pas.
Après les exemples de projets qui ne fonctionnent pas et pour entrer dans le concret, voici maintenant
Quelques exemples de projets plus constructifs :
Attention, ce ne sont que des exemples ! Comme je le disais plus haut, un tel projet doit être personnel. De toute façon, les projets seront différents en fonction de votre âge, votre niveau, votre expérience et votre personnalité.
- Jouer en public.
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Le public n’est pas obligatoirement un Zénith plein à craquer. Ça peut aussi bien être les autres élèves de la classe (audition de classe), la famille ou des ami(e)s, lors d’une fête. Ça peut être à la fête de la musique si vous avez un groupe… ou même en solo, pourquoi pas.
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- Savoir jouer ce morceau que j'aime particulièrement.
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...ou que mon professeur m'a donné à travailler.
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- Savoir jouer 3 morceaux. Ou 5. Ou 10...
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- Savoir jouer ce groove que j'ai entendu et qui me fait kiffer !
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- Réussir à travailler chaque jour sans exception pendant 5 jours.
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... puis 1 semaine... puis pendant 10 jours... 15 jours…
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- Des projets plus techniques sont possibles :
- renforcer cette main gauche un peu flemmarde
- améliorer mon sens du tempo
- arriver à jouer des fills sans ralentir ou accélérer
- réussir à compter les mesures en jouant
- passer des triple-croches à 120 BPM en restant détendu ;-)
- Jouer de la batterie comme Spiderman :D
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Attention pour ce projet, y’a du boulot :
J'ai gardé le roi des projets pour la fin :
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- Jouer dans un groupe.
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C’est un très beau projet et c’est incontournable. Ce projet a la particularité de se transformer, une fois qu’on l’a atteint, en nouveau départ. Car jouer dans un groupe débloquera de nouvelles "missions" et vous donnera de nombreuses occasions de progresser dans votre pratique instrumentale.
Un groupe est un réservoir à projets quasi inépuisable. Quelques exemples au hasard :
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- réussir la première répétition... ou la deuxième ;-)
- maîtriser l’ensemble des morceaux du groupe
- réaliser le premier concert avec le groupe
- promouvoir le groupe
- enregistrer le groupe
- maîtriser des nouveaux morceaux
- améliorer ses prestations scéniques
- composer son premier titre
- ...
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Remarques importantes au sujet du projet « jouer dans un groupe » :
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N’attendez pas de savoir tout jouer pour intégrer ou créer un groupe. Voyez ça dans l’autre sens : c’est le groupe qui vous fera progresser en vous donnant des raisons concrètes de travailler. Alors... lancez-vous !
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Sénèque - encore lui ! - a dit :
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« La vie ce n’est pas d’attendre que les orages passent,
c’est d’apprendre comment danser sous la pluie. »
Trouvez des partenaires de jeu avec un niveau similaire au votre. Dans l’idéal, avec un niveau légèrement supérieur au vôtre, si vous n’avez pas peur des challenges. Cela vous fera progresser encore plus vite !
Tous les exemples que j'ai cités sont réalisables. Mais certains projets vous demanderont plus de patience et de travail que d’autres.
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Dans l’idéal, construisez-vous deux projets :
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1 projet à court terme
-
1 projet à moyen terme
Inscrivez ces deux projets quelque part, cela leur donnera une existence concrète. Une fois que vous aurez atteint votre ‘projet à court terme’, vous pourrez le cocher et le remplacer par un nouveau projet à court terme. De même pour celui à moyen terme.
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Attention :
Ne vous dispersez pas en formulant 10 projets à atteindre, vous risqueriez d’en atteindre aucun et de vous démotiver face à l’ampleur de la tâche. Maxi : deux projets "court terme" + un projet “moyen terme”, ce sera déjà très bien !
Une fois que vous aurez défini vos projets, vous saurez POURQUOI vous travaillez.
Et ça, ça change tout !
​(1) Ces 4 références musicales sont à écouter de toute urgence si vous ne les connaissez pas déjà.
When The Levee Breaks (Led Zeppelin) sur l’album Led Zeppelin IV
Take Five (The Dave Brubeck Quartet) sur l'album Time Out
Rosanna (Toto) sur l’album « IV »
Fifty Ways… (Paul Simon) sur l’album Still Crazy After All These Years ou le Live in Central Park [RETOUR]
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Ce qu’il faut retenir :
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- Apprendre la batterie n’est pas une fin en soi. Apprendre la batterie est un moyen qui vous permettra d’atteindre votre but.
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- Vous devez avoir un but, un projet, pour être motivé.
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- Le projet doit être réaliste et personnel.
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- Visez deux projets au moins : un à court terme, un à moyen terme.
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- La motivation se fane si vous ne faites rien pour l’entretenir. La motivation se cultive, il faut la nourrir. Comme nourriture, je vous conseille : de la musique, de la musique et encore de la musique. Et de la curiosité (qui n’est pas un vilain défaut).